Eglise Saint-Jean-au-Marché

L’église Saint-Jean-au-Marché est située au cœur du quartier où se tenaient les célèbres foires de Champagne. Ce quartier ayant été constitué avant la fin du XIe siècle, une église devait déjà y exister dont il ne reste rien. Les parties les plus anciennes de l’édifice actuel, les cinq travées de la nef les plus proches du chœur et leurs collatéraux, datent de la première moitié du XIIIe siècle. La nef fut le siège de diverses transformations durant les deux siècles suivants : ouverture de portes latérales, recul des murs des collatéraux, construction de remplages flamboyants dans les baies, allongement de la nef vers l’ouest. Mais les travaux les plus importants que subit l’église furent la reconstruction et l’agrandissement du chœur au XVIe siècle grâce à l’achat progressif des maisons qui l’entouraient, suivi de leur destruction. Le chantier, perturbé à ses débuts par le grand incendie de 1524 et ses graves conséquences sur la nef, dura pratiquement jusqu’à la fin du siècle. Le chœur, nettement plus haut que la nef, est aussi plus clair et introduit des nouveautés architecturales de style Renaissance telles que les remplages en portique des baies. Le mobilier de l’église Saint-Jean comprend quelques sculptures et bas-reliefs. Le maître-autel est associé aux noms des sculpteurs Girardon et Gentil ainsi qu’à celui du peintre Pierre Mignard. L’église possède un ensemble vitré important, souvent restauré de façon contestable. Les plus anciens vitraux sont dans les bas-côtés de la nef avec quelques éléments de la Vie de la Vierge datant de 1495 environ et, surtout, la grande fresque du Jugement de Salomon de 1512. Les autres vitraux sont posés selon la chronologie du chantier du chœur : l’Annonciation offerte par Pierre et Nicolas Dorigny en 1522, les grisailles rehaussées de jaune d’argent postérieures à 1535 (Martyre de sainte Agathe, Vie de saint Jean-Baptiste, Vie de saint Sébastien), le Baptême du Christ de Jean Soudain peut-être, vers 1540, les verrières hautes colorées de la face sud du chœur, presque toutes de la deuxième moitié du XVIe siècle, la Cène attribuée sans preuve à Linard Gontier entre 1631 et 1637. La verrière de Notre-Dame des Suffrages de 1879 dans le bas-côté nord du chœur complète cet ensemble. Les thèmes des vitraux illustrent la liturgie et sont conformes à la foi chrétienne, mais il est impossible de dire s’ils ont été conçus comme un ensemble ayant une cohérence iconographique.