Plus d'infos
L'Eglise d'Airion, bâtie en pierres de tailles, est un petit édifice de style gothique flamboyant avec quelques parties modernes : le cloche est central, le Chœur et le dessous du clocher ont seuls été voûtés au XVIème siècle, la nef est lambrissée. Ce qui représente le plus d'intérêt dans cette petite église, ce sont d'abord deux fragments de verrières du XVIème siècle. Dans la fenêtre de la nef de Conversion de Saint-Paul, avec cette inscription : "Paule, Paule cure me Perse Quere ?" en Galicien qui veut dire "Paul, Paul guéris moi les désirs perdus ?" Derrière le grand autel, une passion en bois sculpté à nombreux personnages mérite d'être signalée ; elle parait être de la fin du siècle ; elle était autrefois dorée. Lors de la restauration qui en a été faite, tous les ornements et les personnages ont été malheureusement recouverts d'une couche de peinture (elle a été restaurée depuis). Le clocher de l'Eglise a une légende ... Au XIIème siècle AIRION s'appelle ARION, puis plus tard ERION, AYRION. Son nom vient de sa position sur la rivière ARE ou ARRE, soit de sa situation dans une vallée marécageuse cultivée en aires, c'est à dire en jardinages et pépinières. Mais il y a aussi une 3ème origine du nom qui repose sur la constatation matérielle d'un fait qui sert à expliquer la forte inclinaison vers le sud du clocher de la paroisse ; le village et l'église d'AIRION sont situés dans une vallée dont l'un des versants est très escarpé, puisque la point du clocher, bien qu'élevée de 40 m, n'atteint pas le niveau de la route nationale de Paris - Dunkerque. Or, il était une fois un voyageur qui cheminant sur son baudet, l'hiver la nuit arrivait vite et, pour comble de malheur une formidable tempête de neige se leva et vint couvrir la terre. Le vent violent aidant , il ne tarda pas à combler ravins et vallées. Si bien que notre malheureux voyageur, perdu dans la tourmente cheminait dans la neige sur sa monture harassée jusqu'au moment où le pauvre animal ne voulant plus aller plus loin, son maître l'attacha à une tige qui dépassait de la neige et s'en fut plus loin. Dans la nuit, un brusque changement de température survint ainsi que des torrents de pluie battante, pendant plusieurs heures, si bien qu'il ne resta plus de neige accumulée. Neige et pluie étant survenues pendant la nuit, les villageois qui sortirent à l'aube de leurs chaumières ne se doutèrent pas de ce qui s'était passé. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'en se réveillant, ils aperçurent, pendu à la tige de fer qui surmontait le clocher de leur église ... Un âne. Tous furent bientôt réunis au pied de cette église et il fallait entendre leurs rires et leurs exclamations... Erions, érions, ce qui veut dire , en patois picard : Rions, rions. L'histoire ne dit pas comment on vinet à bout pour descendre le pauvre baudet ; mais toujours est-il que lorsqu'il fut descendu, on s'aperçut que le clocher de l'église était penché du côté où était accroché l'animal. Et depuis ce temps, le clocher de ce village est fortement incliné vers midi. Bien vite , l'histoire fut connue des villages voisins qui n'appelèrent plus les gens que par Erions : nom qui resta au pays. Source : Document sur le village d'Airion réalisé par Paul Morel à partir d'ouvrages de : Graves - Debauwe - Roussel, des Archives départementales des annuaires statistiques de l'Oise, de documents divers et d'enquêtes personnelles en Juin 1993 - Livret disponible en Mairie
